NOUS N’AVONS PAS TOUS LA CHANCE DE DISPOSER DE TEMPS ET D’ESPACE POUR POUVOIR JARDINER. POURTANT, SUBLIMER LES PAYSAGES, EXPLOITER LA TERRE ET PRODUIRE DES CULTURES EST BÉNÉFIQUE À BIEN DES ÉGARDS, TANT POUR NOTRE BIEN-ÊTRE QUE POUR NOTRE ENVIRONNEMENT.
Quels intérêts avons-nous à côtoyer la nature et sa biodiversité, à s’y abreuver de ses richesses et à s’enivrer de ses parfums ? Quelles raisons nous poussent à jardiner et comment le faire dans le respect de notre environnement ? Découvrez notre dossier sur le jardinage, nos conseils pratiques et astuces écologiques pour préserver un jardin naturel.
L’origine du jardinage
Qu’il s’agisse d’aménager un jardin pour sa splendeur ou pour y produire des végétaux pour se nourrir, de tous temps, jardiner à animer les journées de nos aïeux.
Depuis la Préhistoire, le jardinage a traversé les siècles et dans toutes les contrées, chaque civilisation avait sa propre conception et utilité du jardin.
Dans l’antiquité puis au moyen-âge, il consistait à disposer d’un espace de verdure dans lequel l’homme exprime son art, sa culture et à disposer de récoltes vivrières pour sa propre subsistance.
L’histoire gallo-romaine est riche de ses jardins antiques méditerranéen, dans lesquels on y cultivait essentiellement des végétaux et des plantes médicinales, avant qu’ils deviennent à la Renaissance des jardins mythiques de l’Histoire.
Aujourd’hui, jardiner est devenu un loisir et une des activités les plus prisées en France. Une passion pour certains, une nécessité pour les autres avec moult raisons d’adopter la binette, tout en préservant la nature.
Du jardin foral au potager
Il existe une multitude de végétaux pour agrémenter votre jardin : plantes annuelles et bisannuelles, de platesbandes, de rocailles, couvre-sol, grimpantes, aquatiques, vivaces, à bulbes, fougères, conifères, arbres, fruitiers, aromates et légumes du potager.
Une règle d’or : une place pour chaque plantation : en choisissant les variétés qui s’acclimatent aux conditions ambiantes et en gardant à l’esprit la dimension une fois qu’elle aura atteint sa taille optimale. Pour cela, définissez ce que vous souhaitez et inspirez-vous d’un modèle de jardin, un thème tendance et une ambiance (jardin à la française, à l’anglaise, japonais, méditerranéen).
Établissez un plan détaillé, structuré puis renseignez-vous sur les végétaux qui composeront votre jardin et potager au gré des saisons. Posez-vous la question : quelles plantes pour quel effet et quel besoin ?
Après avoir nettoyé les zones de plantation, nourrit la terre en y apportant le terreau adéquat sans engrais chimique, compost, purin, et si nécessaire du sable ou de la paille, plantez de préférence en automne ou au printemps après les saints de glace. Une rotation des cultures est privilégiée pour préserver les ressources du sol et jardiner en fonction des saisons et de la lune améliore la récolte.
Pensez aux herbes aromatiques et à leurs usages
Il est toujours agréable de sortir de sa cuisine pour aller cueillir un brin de persil ou de menthe. Les herbes aromatiques ont un usage culinaire, considérées comme un légume : fenouil, raifort, coriandre, ail, oignon ou comme des herbes d’assaisonnement, appréciées autant pour leur odeur que pour leur saveur : origan, estragon, aneth, ciboulette, thym. Certaines sont aussi utilisées en médecine afin de soigner des petits maux grâce à leurs propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques, anesthésiantes, calmantes et digestives : gentiane, valériane, vigne rouge, ortie, angélique, aubépine, millepertuis. Tandis que d’autres servent aux soins de beauté tant pour le corps que pour les cheveux comme la lavande, prêle des champs, sauge et tant d’autres.
Leur culture est simple dans chaque jardin en leur réservant un espace dédié dans un carré potager, dans des plates-bandes et mixed-borders, en pots, sur les marches des escaliers ou en jardinières. Si vous associez plusieurs herbes dans un seul pot, veillez à choisir des espèces demandant les mêmes conditions de culture. Attention à la menthe, elle est une rampante envahissante qu’il vaut mieux cultiver dans un pot à part. Dans un espace de plantes aromatiques, des « fleurs comestibles » telles que des soucis orange et jaune ou capucines, créent la surprise. Le jeu des rayons lumineux sur le feuillage donne de superbes effets visuels, sans compter que leurs fleurs égayent les salades.
Concoctez vos propres préparations d’herbes !
A la fin d’un repas copieux, vous apprécierez les effets d’une infusion de menthe poivrée. Au moment du rinçage, une décoction de romarin redonnera de l’éclat aux cheveux bruns et de camomille aux cheveux blonds.
Dans l’armoire, parfumez naturellement votre linge de lavande en petits sachets ou glissez des feuilles séchées d’aspérule odorante entre vos piles de draps, ils sentiront le foin fraîchement coupé. Quelques touffes d’armoise décourageront les mites et la menthe dissuadera les souris. Oubliez les insomnies grâce à un coussin relaxant de mousseline garnie de houblons séchés et de lavande. Fixez les senteurs d’un pot-pourri avec du rhizome d’iris séché. La meilleure façon de conserver la plupart des herbes aromatiques est de les sécher à l’air libre, bien que certaines aux feuilles fragiles comme la menthe, persil et basilic donnent de meilleurs résultats congelés. On étale les brins, feuilles, fleurs en une seule couche sur une grille puis on les laisse sécher au soleil. Ou en petits bouquets la tête en bas dans un endroit sec et chaud, pas trop ensoleillé, pendant 48 heures. Si les feuilles noircissent ou présentent des traces de pourriture, le séchage est trop lent, il faut les jeter !
Le jardinage au naturel: trucs et astuces
Jardiner au naturel, c’est jardiner avec un oeil bienveillant sur l’environnement et la biodiversité, sans pesticides qui déstabilisent l’agrosystème, ni engrais chimiques qui détruisent la vie au sol et en s’aidant de la nature.
Cela consiste à avoir recours à des techniques naturelles et matériaux traditionnels pour entretenir cet espace biologique mais aussi à adopter de nouveaux réflexes comme jardiner de façon éco-responsable, ne plus jeter inutilement, préserver l’eau et ne plus polluer nos espaces vitaux.
Lutte contre les mauvaises herbes
Apprenez à reconnaitre les espèces les plus courantes, sera à terme un gain de temps. Si elles s’installent c’est parce que le sol est nu. Celles à retirer sont notamment le chiendent, liseron, armoise, oxalis, sans oublier les ronces et chardons avec une bèche afin d’extraire leurs racines. Les annuelles s’arrachent facilement à la main ou avec un sarcloir et peuvent servir au compost, être enfouies dans le sol à condition qu’elles n’ont pas grenées où être brûlées.
De nombreux remèdes naturels existent pour en venir à bout : la cendre de bois, purin d’orties ou d’Angélique, paillage, eau bouillante ou de cuisson des pommes de terre, huile essentielle de basilic, vinaigre blanc, sel iodé et bicarbonate de soude. Mais toutes ne sont pas enlevées ! Certaines adventices préservent la biodiversité et sont nécessaires au sol (rumex, trèfle), aux animaux et pollinisateurs (pâquerette, bardane, graminées). D’autres peuvent servir à des préparations pour la santé, telles que l’ortie, sauge, bouillon blanc et chélidoine.
Entretient en prévention et lutte contre les maladies et ravageurs
Avec des produits naturels (cuivre, soufre, huiles essentielles) et en préparant vos propres décoctions et purins végétaux : économiques, écologiques et faciles à réaliser à la maison. Les engrais naturels (l’azote, potassium, phosphore, purin de fumier, de pissenlit), nourrissent et améliorèrent la croissance. Pour stimuler une plante, pour qu’elle s’enracine facilement et chasser les limaces, disposez un bol d’avoine dans le trou prévu pour la plantation.
Contre la maladie de vos végétaux, décelez la raison, l’état d’une feuille ou d’un fruit en disent beaucoup. Plusieurs fongicides naturels agissent en traitement curatif et préventif.
Dès l’apparition d’une contamination, votre récolte est menacée et vos végétaux sont en danger ! On peut traiter les tomates ou une vigne avec une bouillie bordelaise, à base de cuivre et la cochenille avec de l’huile de colza. Planter de l’ail près des fraisiers les protège de la pourriture grise et entre les tomates et pommes de terre du mildiou.
Les insectifuges (purin de fougère, d’absinthe, de rhubarbe…) sont efficaces pour faire fuir les insectes néfastes au jardin et les insecticides (purin de tomate, de lierre, savon noir, décoction d’ail macérée dans l’huile) pour les détruire.
D’autres astuces naturelles existent contre les envahisseurs, comme :
• Arroser le soir, les mollusques du jardin sont plus actifs la nuit et déposer un récipient peu profond contenant de la bière dans lequel ils tomberont et ne pourront remonter.
• Laisser un demi-pamplemousse ou une planche au sol dans le potager et vous retrouverez les limaces au petit matin.
• Disperser sur le sol le marc de café est dissuasif et fortifie les plantes.
• Déposer des coquilles d’oeufs concassées sur le sol pour les faire fuir.
• Saupoudrer en dernier recours un peu de sel sur les intrus si ces envahisseurs demeurent.
•Opter pour des pots en cuivre qui empêcheront ces indésirables de grignoter vos plantations.
• Planter des fleurs répulsives (herbe au sorcier, oeillets d’Inde) ou des tiges souples d’au moins 40 cm (lilas, photinia) en y accrochant des pots de yaourts, le vent les fera bouger et fuir les taupes.
Et si on s’y mettait ?
Produire son compost naturel est un excellent moyen de recycler les déchets du jardin et de cuisine pour les transformer en engrais organique. Il sera votre meilleur allié pour la santé de vos plantes et de vos arbres ! Il améliore l’aération du sol et facilite la rétention de l’eau et des substances nutritives.
Le compostage est un processus lent qui demande de la patience mais la présence de vers de terre dans les déchets de terre accélère la décomposition et améliore la qualité du compost. Installez- le en situation abritée et ensoleillée, idéalement entre 20° C et 24° C. On peut y mettre n’importe quel type de déchet végétal, sauf mauvaises herbes vivaces, tiges ligneuses (à part si broyées) et du fumier animal sauf déjections canines ou félines. Les feuilles mortes peuvent être également recyclées pour faire du terreau ou du compost. En cuisine, on récupère les épluchures de fruits (sauf les agrumes qui se décomposent qu’à partir de 60°C), de légumes, marc de café, coquilles d’oeufs, papier absorbant, carton… Mais pas de pain dans le compost car il est trop riche en levure, ni pâtisseries !
Le compost doit atteindre 1 m3 pour atteindre une température élevée propice à la croissance des bactéries. N’ajoutez pas trop de déchets à la fois. Compter 3 mois pour qu’il arrive à maturité en été, un peu plus en saison froide. On accélère le processus en remuant et en arrosant régulièrement, jusqu’à ce qu’il soit noirâtre, friable et dégageant une bonne odeur d’humus.
Pensez aussi à drainer autour de votre maison, de vos allées ou déposez des bacs afin de récupérer l’eau de pluie pour remplir naturellement un bassin ou arroser votre jardin. Toutefois, lors des chaleurs d’été, fermez votre réserve d’eau afin que l’eau ne s’évapore pas et pour ne pas attirer les moustiques.
Pour décorer votre jardin, pensez à des objets usagers dont vous ne vous servez plus, des matériaux (vieilles planches, pierres, pavés…) pour créer une ambiance et votre intimité : portique, arceau, treille, bassin, carré potager, nichoir pour oiseau… Une bande de vieille cassette vidéo peut servir de lien pour tuteurer les tomates. Un pot en verre peut devenir très facilement une lampe à huile à l’ancienne. Des coquilles de noix de Saint Jacques peuvent servir pour se rappeler de ce qui a été semé. Les branches de châtaigner/noisetier entrelacés font de jolies bordures dans le potager. Pour agrémenter un escalier, utilisez des pots en terre cuite et en métal à fonds percés. Les palettes peuvent aussi réaliser des bacs à compost ou des bancs et tables basses de jardin pratiques. Des gros pavés donnent un rapide barbecue convivial. En plus de recycler, vos créations apporteront du cachet à votre espace et rendront votre jardin naturel et authentique !
BON A SAVOIR
On n’utilise jamais du fumier frais pour les plantations car il les brûlerait. Comme fertilisant, rajoutez-le à un compost végétal.
PREPARATION UTILE
Pour nourrir les fraisiers, diluez du purin d’orties pour ne pas brûler les racines puis ajoutez du compost et de la corne broyée au fond du trou. Pour enrichir la terre pendant la culture, semez une graine de féverole ou de haricot entre chaque pied.
L’importance des abeilles dans votre jardin
La pollinisation est une étape primordiale dans le cycle de reproduction des plantes à fleurs. Le transport du pollen des organes de reproduction mâle, les étamines vers le ou les organes de reproduction femelle, les pistils, par les abeilles et autres pollinisateurs permet la fécondation d’un ovule puis la formation d’un fruit contenant des graines. Plus de 75% des plantes cultivées se reproduisent grâce aux insectes pollinisateurs. 35% de ce que nous mangeons dépend de la pollinisation. Elle joue donc un rôle essentiel pour le maintien de la biodiversité. Alors aidez-les en créant un espace dédié avec des fleurs colorées pour attirer les abeilles, bourdons, papillons et des larves de chrysopes et de syrphes, si précieuses.
1 commentaire
Sara H.
Permettez-moi de réagir à votre article (très bien écrit au passage) !
Cela fais maintenant 3 ans (merci le confinement finalement !) que j’ai commencer le jardinage , et quels plaisir …
Depuis un an j’ai pris l’habitude de garder tout mes dechet organique que je met à composter dans un grand bac fabriquer par mon mari , et cette année j’ai enfin mon premier « engrais naturel maison » et la satisfaction est au rendez-vous , ça sent la nature !
Au plaisir de parcourir votre site et vos articles !
(Je pense mettre quelques liens de vos excellent article sur le blog que je viens de commencer, pour le moment sur un thème un peu annexe aux votre, mais bon … c’est long d’écrire des articles ! )
Amicalement,
Sara H.