Les écologistes du monde en entier en rêvent, les Cubains l’ont réalisé. Depuis plus de vingt ans, l’île s’est convertie à l’agriculture biologique. Nécessité, possibilité et volonté ont été les clefs de cette success story !

 

L’agriculture biologique de proximité à Cuba

En 1991, avec l’effondrement du bloc soviétique, Cuba perd son principal fournisseur de pétrole et d’engrais chimiques. Avec la disparition de l’URSS, qui achetait ses produits à prix constants, l’île perd aussi des marchés juteux. Afin de satisfaire ses besoins alimentaires, la population se lance alors dans la culture de fruits et légumes.

Dans la foulée, le gouvernement entame une transition forcée. Produire de la nourriture devient une question de sécurité nationale. L’accent est mis sur la production locale. L’État distribue des terrains à qui veut les cultiver et développe une agriculture vivrière et biologique de proximité.

Phénomène sans précédent, l’agriculture urbaine s’est développée comme nulle part ailleurs dans le monde. L’île compte près de 400 000 exploitations agricoles urbaines, qui couvrent quelque 70 000 hectares de terres jusqu’alors inutilisées et produisent plus de 1,5 million de tonnes de légumes.

 

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Révolution verte à la cubaine

En 1994, les fermes d’État productivistes sont progressivement transformées en coopératives pour fournir en aliments les hôpitaux, écoles, jardins d’enfants. Quant au reliquat de la production, il est vendu librement sur les marchés. Universitaires, chercheurs, agronomes sont mis à contribution pour diffuser les techniques de l’agroécologie. Un réseau de boutiques vend semences et outils de jardinage à bas prix, prodiguant également aux clients des conseils d’experts. Et dans toutes les villes du pays, on enseigne l’agriculture biologique par la pratique, sur le terrain.

Aujourd’hui, Cuba produit pour sa consommation plus de 70 % de fruits et légumes, ce qui ne lui garantit pas une totale autonomie alimentaire, dans la mesure où elle dépend encore des importations de riz et de viande, notamment. Mais, selon les critères de l’ONU, « le pays a un indice de développement humain élevé et une faible empreinte écologique sur la planète ».

Au-delà de la révolution agricole, les initiatives individuelles et collectives ont prouvé que les Cubains pouvaient prendre en main leur destin. Une véritable révolution culturelle !

 

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Par Frédérique Basset. Article extrait du dossier « Plus forts ensemble » de Kaizen numéro 11

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